impala a écrit :
Il faut être patient. J ai toujours en tête les exemples d Halhilodzic à Nantes et Raï au PSG qui ne mettaient pas un pied devant l autre la 1ère saison et qui ont explosé après.
On savait tous que la montée serait difficile à encaisser, et qu'on aurait besoin d'un temps d'adaptation. Cependant, le problème autour de Pélissier est triple, et mérite d'être adressé sans qu'on attende trop longtemps pour cela.
Premièrement, il y a la question des intentions de jeu, qui ne sont pas là, et qui laissent craindre le pire car c'est par le jeu qu'on se sauvera. Garer le bus devant le but ne nous mènera pas loin, et on risque de faire l'ascenseur. On n'a pas les joueurs pour tenir défensivement et espérer accrocher un point à chaque match. Là on retrouve de la stabilité défensive, mais si cela se fait au détriment de l'allant offensif, alors c'était pas la peine de claquer vingt millions en attaque. C'est le rôle de l'entraîneur de définir le cap à suivre, et de ce point de vue nos intentions de jeu sont inexistantes. On a passé les 45 premières minutes à attendre sans forcément nous adapter à la situation et à l'adversaire. On a joué contre Dijon comme on jouera (assez logiquement) contre Paris.
Deuxièmement, il y a le problème du niveau individuel des joueurs, qui est très inquiétant et qui dépend à la fois de l'organisation/des choix du coach (on voit que Laporte est bien meilleur quand on lui adjoint un défenseur central compétent), mais aussi de ce qui est travaillé à l'entraînement tout au long de la semaine. Sans schémas d'attaque clairs, les joueurs se trouvent logiquement à cours de solutions. Sans consignes sur les phases offensives, on se retrouve bêtement avec quatre joueurs collés aux défenseurs adverses, et personne en décrochage (on perd très souvent le ballon ainsi). Quant aux déficits techniques, c'est à Pélissier de faire travailler ses joueurs au quotidien pour qu'ils soient capables de réaliser un contrôle de balle sous pression, une passe propre à cinq mètres, qu'ils sachent tirer un corner convenablement, etc.
Troisièmement, il y a le problème du mental, qui n'est pas propre à Pélissier, mais pour lequel il est au moins aussi responsable que ses prédécesseurs. On voit des joueurs qui manquent de concentration, de hargne, d'envie... Certains en font trop (Lemoine), d'autres pas assez (Fontaine), on a des joueurs nonchalants (Grbic), d'autres trop persos (Wissa). C'est à l'entraîneur de repérer très rapidement ces tendances (et il ne faut pas dix matches pour s'en rendre compte), et ensuite de travailler dessus pour façonner un collectif fort. C'est évidemment très difficile, et c'est la raison pour laquelle les entraîneurs sont formés, et qu'ils ont un salaire si élevé (c'est ce qui les distingue des simples observateurs que nous sommes). Cela étant, s'ils ne font pas ce pour quoi ils sont payés, alors on peut légitimement s'interroger sur ce qu'ils font au quotidien.
Organiser un entraînement vise à répondre, entre autres, à un ou plusieurs de ces trois problèmes qui existent au sein d'une équipe de foot. Ne voir aucune amélioration notable dans aucun des domaines, c'est quand même inquiétant, et cela doit interpeler avant la fin de la saison.
Par contre, je suis tout à fait d'accord pour ne pas jeter l'opprobre sur Pélissier. Entraîneur est un métier difficile, et pour le moment on est encore au-dessus de la zone rouge. Je ne suis pas partisan de vouloir virer un entraîneur après deux mauvais matches, mais cela ne signifie pas qu'il faut être complaisant. L'exigence qu'un entraîneur doit faire peser sur son équipe, il doit se l'imposer à lui-même, se remettre en question en permanence, faire des choix forts, trancher, et nous montrer chaque semaine qu'on progresse. Comment demander à des joueurs de faire les efforts et de se dépasser si l'entraîneur lui-même semble hésiter et stagner ?
Pélissier a mon soutien, et celui de beaucoup de gens ici, mais ce n'est ni un acquis ni un dû. C'est un contrat de confiance entre les supporters, les joueurs et l'entraîneur/le staff, qui est renouvelé chaque semaine, par notre présence (physique quand c'est possible, devant notre télé quand on est loin, ou bien simplement en priant de toutes nos forces quand on n'a pas moyen de sacrifier un dimanche après-midi pour voir un tir cadré en 90 minutes
), par l'argent qu'on débourse pour ce club à notre échelle modeste. En retour, on attend des joueurs qu'ils soient présents (physiquement ça va sans dire, mais surtout mentalement) et qu'ils se dépensent (en énergie et en efforts intelligents, la juste contrepartie de leurs salaires). Quant au staff, on attend qu'il fasse son travail et cela sans relâche jusqu'au terme de la saison, comme il se doit.