Prestation honteuse des Merlus, honteuse.
On a balbutié un football, et heureusement qu'on s'en remet à nos défenseurs et à des gamins de N2 pour apporter un peu de danger devant. A 11 contre 10 pendant 75 minutes, il nous en faut 30 pour comprendre qu'on n'a pas besoin d'être cinq derrière, et encore 45 de plus pour comprendre qu'il faut tenter, aller de l'avant, et se lâcher.
L'utilisation des couloirs est catastrophique, avec une entrée fantomatique de Boisgard qui en plus d'être lent a semblé totalement perdu sur le terrain. Laurienté doit être sévèrement recadré. Ses contrôles ont été mauvais, ses déplacements mauvais, ses dribbles mauvais, son positionnement mauvais. Ce gamin a du talent, mais soit il ne veut rien entendre, soit Pélissier persiste à l'utiliser de manière incompréhensible comme un dynamiteur dans l'axe, ce qu'il n'est pas.
Ce match, c'est presque une défaite tant la victoire aurait dû être construite et maîtrisée. Et celle-là, elle est pour Pélissier qui n'a pas su voir l'opportunité de bousculer Angers en première mi-temps, en profitant de la déstabilisation de leur système. Au lieu de quoi, il leur a laissé tout le loisir de se réorganiser. Elle est pour lui car déclarer à la presse que ses joueurs manquent d'automatismes, pour évoluer dans trois systèmes différents au cours du même match, c'est un scandale.
Les joueurs ne sont pas mieux, et n'ont pas fait leur maximum aujourd'hui. Derrière, quelle lenteur dans les transmissions et les sorties de balle ! Le Goff a décidé de se cacher, et refuse d'assumer son rôle de latéral. Seul Mendes a essayé d'amener de la folie, a tenté, et a fait vibrer le Moustoir. Ce gars a deux parpaings à la place des pieds, mais il y met du cœur, il se bagarre sur tous les ballons, il n'a pas peur d'aller au combat, il défend, il déborde... Le reste de l'équipe ferait mieux de s'en inspirer. Le milieu a été insipide, avec un Abergel timoré, qui a manqué d'allant et de précision. Monconduit montre ses limites : un joueur propre, mais qui peine à changer de rythme, à orienter le jeu. Ce n'est ni un récupérateur pur (il n'a ni la grinta ni le volume pour couvrir le terrain), ni un créatif (il n'a pas le pied, la vision et l'assurance), donc il occupe une place au milieu sans apporter de réelle plus-value, à part ses frappes de loin, mais c'est surtout bon en fin de match pour débloquer des situations. Sur les ailes, on est lamentables, pas capables de combiner, déborder, dédoubler, ou même trouver un décalage. Heureusement que le petit Mouazan a su mettre de la folie pour venir combiner avec Mendes, sans quoi on n'aurait rien vu.
Devant, Soumano fait une entrée intéressante, pleine de bonne volonté et de combativité. Dans la surface, il réalise un contrôle et une protection de balle que Moffi n'arrive pas à faire depuis quinze matches. Il pourrait lui donner des cours.
Pour le reste, nos joueurs ont de l'énergie quand il s'agit de réclamer des mains et des pénalties, mais rien du tout quand il s'agit de faire un repli défensif (heureusement qu'on n'est pas punis sur quelques contres angevins en seconde période) ou quand il faut faire le pressing sur l'adversaire pour l'étouffer. On se réserve, on garde des forces en se disant qu'il faudra en avoir dans le dernier quart d'heure, quand l'adversaire sera un peu fatigué... Sauf qu'avec cinq changements, ça se voit moins, et les Angevins n'ont jamais vraiment pioché physiquement. Ils se sont battus jusqu'au bout, avec des entrants qui ont fait le job, notamment Capelle.
Les semaines passent, les constats restent, et les recrues ne changeront pas tout. On ne doit jamais commencer ce match avec cinq défenseurs. On ne doit jamais finir la première période avec cinq défenseurs. On ne doit jamais utiliser trois systèmes dans un match où l'adversaire n'oppose rien d'autre qu'un bloc compact et de la solidarité. Si on veut changer les hommes, il nous faut arrêter avec les tripoteurs de ballon, les Boisgard, les Diarra ou les Laurienté. Il nous faut des joueurs capables de faire une passe simple, de se placer intelligemment, de déborder et de délivrer un centre correct. On peut empiler les attaquants qu'on veut, tant qu'on ne verra pas des joueurs bouffer leur ligne, et mettre le ballon dans la surface, qu'on mette Moffi, Grbic, ou Lewandowski, ça n'y changera rien.
Le sentiment qui prédomine après ce match c'est la colère, et j'espère que Pélissier ressent la même chose après lui-même et après ses joueurs, parce que les discours lénifiants, les "on a fait de notre mieux" et "on manque d'automatismes" ne passeront pas après cette contre-performance.
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