Chawax a écrit :
Mais ce n'est pas pour ça qu'on n'a pas besoin de construire (ou rénover d'ailleurs) des logements sociaux, pour s'adapter aux nouveaux besoins (logements pour des ménages plus réduits) ou répondre à la demande croissante dans certaines zones.
La loi SRU (Solidarité et de renouvellement urbain), votée en 2000, imposait un quota de logements sociaux (20%) dans les communes de plus de 3 500 habitants.
Cette loi a été modifiée en décembre 2012 par la deuxième loi "Duflot" qui a relevé ce pourcentage de 20 % à 25 % d'ici 2025.
De plus le seuil de 3500 habitant a été baissé à 1500 en Île-de-France.
Donc chaque fois qu'un promoteur réalise un immeuble ou un lotissement, 25% des logements sont dédiés à la location sociale ou à la location-accession sociale... ce qui a pour effet de gonflé le prix de vente des autres logements puisqu'il ne peut rentabiliser son investissement que sur les 75% restant soit par la vente, soit par la location traditionnelle.
A ça vient se greffer dans les communes urbaines le problème du foncier disponible qui fait encore grimper le cout de l'opération... moins il y a de terrains, plus ils sont chers.
Selon le dernier bilan publié par le ministère du logement, au printemps 2016 :
1 218 des 1 981 communes concernées (60 %) ne respectaient pas leurs obligations en matière de logements sociaux.
615 communes pas en règle étaient soumises à des pénalités financières
219 communes étaient carencées, c’est-à-dire qu’elles n’avaient pas rempli leurs objectifs de construction sur une période de trois ans (ce qui donne lieu à des pénalités accrues).
Les préfets s'étaient substitués aux maires dans 47 communes.
Le vrai problème est que cette loi est généraliste et ne tient pas compte des spécificités locales.
Un promoteur ne développera jamais un programme immobilier dans une localité ou il n'est pas certain de rentabiliser son investissement, ce qui provoque un déséquilibre certain: les communes attractives (cadre de vie, débouché professionnel, aspect touristique...) atteindrons, voir dépasserons sans peine le fameux quota, pour les autres c'est un peut plus compliqué, la seule solution viable est de passer par les bailleurs sociaux, ce qui permet de "libérer" les promoteurs "privés" de cette contrainte des 25% dès que le quota est atteint.
Et ça, à moins d'augmenter de façon conséquente les impôts et taxes, ce n'est pas possible financièrement pour bon nombre de communes sans accompagnement de l'état... or à l'inverse de ça le gouvernement vient d'augmenter la baisse des dotations de l'état aux collectivités territoriales.
Alors oui, je suis d'accord avec toi: il faut rénover et adapter par de nouvelles constructions le parc des logements sociaux... mais encore faut-il en avoir la possibilité et les moyens.