Je ne partage pas le constat selon lequel les résultats seraient meilleurs avec un bloc bac.
Une équipe doit, naturellement, savoir faire le dos rond. Surtout quand on affronte des équipes qui savent tenir le ballon. Cependant, on l'a bien vu en première période, on n'a pas été capables de sortir de la nasse faute à cause d'un bloc trop bas et atrophié qui empêchait même les joueurs de dégager sans toucher un collègue.
En deuxième période, on n'a pas joué "haut" à proprement parler, mais on a joué "plus haut", en remontant un peu la ligne défensive, en permettant aux harceleurs d'aller justement chercher l'adversaire plus haut, et en comptant sur le double rideau du 442 pour boucher les trous derrière. C'est l'inconvénient du 343 : les deux latéraux doivent être irréprochables défensivement, car dès qu'ils sont passés ils forcent un joueur de la charnière à dézoner pour venir combler. Mécaniquement, ça crée un appel d'air qu'on n'est pas capables de boucher collectivement (par le placement ou le déplacement), ce qui encourage nos joueurs à descendre pour restructurer le bloc plus bas (d'où cette impression que le bloc se délite dès que l'adversaire enchaîne trois passes).
En jouant plus haut contre Nantes (en début de match) ou ici en deuxième période, on met l'adversaire dans une zone d'inconfort. On coupe plus facilement les lignes de passe (alors qu'en première, les Rennais se trouvaient hyper facilement entre les lignes), et on force les relayeurs à tenter des gestes plus difficiles : des renversements de jeu qui peuvent être plus facilement lus par les latéraux, ou des ouvertures longues dans le dos de la défense que nos grands gabarits derrière ont le temps de jouer. A titre personnel, je n'ai pas vu aqua-boulevard derrière en deuxième période, j'ai plutôt vu des Rennais très mal à l'aise et incapables de prendre de la vitesse. A l'inverse, en première période, on a beaucoup vu Bourigeaud, Kalimuendo et Blas, qui ont été très remuants et qui ont réussi à trouver un nombre ahurissant d'espaces où évoluer.
Contre des équipes de notre championnat, on n'encaisse pas tant de buts sur des ballons longs. Contre Le Havre, outre l'incompréhension totale sur le premier but qu'on offre aux Havrais, les deux autres sont marqués alors que la défense est quasiment placée. Contre Nantes, sur le premier but on trouve 5 joueurs dans la surface, ensuite on prend deux buts sur CPA. Sur le quatrième but, on a six joueurs dans la surface (et globalement placés). Il n'y a que le dernier but qui puisse être considéré comme une ouverture dans le dos de la défense, mais à ce stade on peut considérer qu'on avait jeté toutes nos forces dans la bataille pour revenir à 4-4.
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