Sur les erreurs de casting, à nuancer grandement. Pélissier, c'est quand même Nardi (qui nous a bien aidé sur la montée), Laporte (taulier en défense), Hergault (qui a bien dépanné quand Mendes a fait défaut), Abergel, Laurienté, Chalobah, Gravillon, Moffi...
Il y a certes eu de grosses erreurs de casting, notamment offensivement (Bozok, et Grbic pour l'instant), mais sur le papier ce sont de très gros coups/coûts et c'est sans doute ce qui focalise l'attention. C'est là qu'on attendait particulièrement Pélissier, sur sa capacité à faire briller les joueurs annoncés comme des vedettes. Cela dit, ce que Pélissier accomplit avec Moffi, peu d'entraîneurs l'auraient tenté et réussi.
On peut reprocher beaucoup de choses à Pélissier, mais les rares joueurs qui donnent satisfaction aujourd'hui sont quand même arrivés depuis qu'il est là. Quant au niveau individuel des joueurs, regardons bien qui est critiqué : Mendes, Fontaine, Lemoine par intermittence. Seul Fontaine est arrivé avec Pélissier, et il ne joue pratiquement jamais. Lemoine a prouvé l'an passé qu'il pouvait encore rendre de fiers services, à condition d'être utilisé à bon escient. Mendes donne de meilleures garanties dans l'axe d'une défense à cinq, et Pélissier a su voir clair en ne l'alignant plus à droite.
Le problème, il me semble, vient davantage de l'expression technique collective. Les joueurs savent répéter leurs gammes, mais manquent d'allant, de confiance. Ils ne font pas les courses qui mettent l'adversaire en difficulté, ne se proposent pas pour libérer des solutions de passe. Un article paru récemment nous pointait comme l'équipe de L1 qui fait le moins de sprints en moyenne, ce n'est pas anodin. Pour pouvoir jouer au sol, il faut des joueurs disponibles. Pour pouvoir construire vers l'avant, il faut des décrochages, des appuis, des joueurs qui s'intercalent entre les lignes. Techniquement, on en demande trop à des joueurs dont ce n'est pas la fonction (Abergel, Lemoine, Monconduit), parce qu'on refuse de jouer simple et ensemble. C'est là que Pélissier doit s'améliorer, car son dispositif à cinq défenseurs n'est pas idiot, mais il ne doit pas servir de prétexte au refus de jouer. On a su faire beaucoup mieux que ce qu'on a montré contre Montpellier en jouant haut, en pressant le porteur de balle loin de nos buts et en exploitant les déséquilibres à la récupération. On ne verra peut-être pas de football léché avec cinquante passes avant chaque tir, mais si on peut voir de belles remontées de balle, des combinaisons rapides qui débouchent sur des centres et des tirs, ce sera déjà très bien.
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