Chessman a écrit :
je ne sais pas ce qui a été construit en 3 ans...une montée covid, un maintien chanceux
Je te rejoins sur le constat, mais je tiens quand même à nuancer : je ne pense pas que la chance ait quelque chose à voir avec notre maintien. On ne peut pas avoir de la chance et finir cinquième sur la poule retour, arracher un maintien totalement improbable avec une équipe aussi inexpérimentée.
Ce qui a fonctionné, c'est qu'on a su faire preuve d'un pragmatisme absolu. Dans notre situation l'an passé, on n'avait plus rien à perdre, donc on a tout sacrifié pour assurer le maintien, et on l'a obtenu grâce à beaucoup de travail. N'enlevons pas cela à Pélissier. Aujourd'hui, on n'est pas dans une situation meilleure que l'an passé, et en plus on a perdu des cadres (Chalobah, Gravillon, Wissa). On est certainement plus faibles qu'à la fin de la dernière saison, et certains joueurs peinent à franchir un cap technique (Mendes, Moffi), ou physique (Boisgard, Diarra, Grbic, Le Fée).
Ce qu'on peut reprocher à Pélissier, c'est de ne pas s'appuyer sur le ballon pour gagner les matches. Je ne pense pas que la recherche de la possession pour la possession soit un objectif raisonnable pour un club comme le nôtre, a fortiori compte tenu de nos lacunes. Cependant, on devrait viser la possession pour l'attaque, ce qui implique ipso facto de travailler à la récupération et à la transition. On ne peut pas, au vu de nos forces actuelles, se permettre d'attendre avec un bloc bas. Notre équipe est taillée pour être ambitieuse, jouer haut, défendre en avançant, et canarder l'équipe adverse. On est totalement incapables de récupérer le ballon dans nos 18 mètres, et de mettre en place un jeu de possession efficace nous permettant de conduire à une action de but. On n'est pas davantage capables de mener des contres efficaces de 70 ou 80 mètres, sauf à s'appuyer sur un Laurienté à 100%, ou un Moffi sur un nuage. Aujourd'hui ils sont connus, bien cadrés, et l'adversaire préférera faire faute que de les laisser prendre de la vitesse.
A l'exception notable de Mendes, on a des joueurs de ballon à tous les postes, et tous sont capables de venir mettre le feu dans la défense adverse. Laporte a une énorme frappe de balle, Le Goff et Silva ont déjà eu l'occasion de frapper à plusieurs reprises, et savent centrer ; Lemoine, Le Fée, Abergel et Monconduit sont de vrais dangers à moyenne distance. Tous nos ailiers et milieux latéraux sont capables de marquer, et nos attaquants ont déjà prouvé par le passé qu'ils pouvaient être redoutables devant le but. Notre objectif devrait être la possession, non pas statistique, mais tactique : récupérer le ballon haut, chercher l'homme libre, et s'efforcer de mettre le ballon dans la surface adverse le plus vite possible. Transmission dans le dos de la défense, et centre. Récupération à trente mètres, passe et frappe de loin. Deuxième ballon gagné, passe en profondeur et frappe. On devrait inonder l'adversaire d'occasions, l'étouffer, le pousser à la faute (un bras qui traîne, un tacle un peu raté, une sortie hasardeuse du gardien) et non jouer bêtement nos corners à deux pour que le ballon revienne au gardien, ou bien reculer encore et encore, jusqu'à être acculés sur nos 18 mètres.
On devrait maintenir cette ambition contre toutes les équipes, comme on l'a fait en début de saison avec brio. Avec cinq changements, on ne devrait pas avoir peur de maintenir la pression sur de longues périodes. Si on impose à l'adversaire de jouer dans son camp, de défendre bas, de devoir faire l'exploit pour ressortir le ballon proprement, ce sera à lui de faire 70 mètres pour marquer, et je ne suis pas sûr qu'Angers, Brest ou Strasbourg seraient meilleurs que nous dans ce registre.