On a décidément un sacré talent pour casser les séries... des autres.
Metz qui n'avait pas gagné depuis des lustres à domicile, se retrouve à faire le carton plein contre nous. Malheureusement, notre équipe est beaucoup trop faible dans tous les compartiments de jeu pour espérer faire mieux. Les choix sont trop souvent mauvais (Le Fée, Abergel, Moffi...), les efforts ne sont pas faits (Le Goff sur le marquage, Laurienté sur le repli).
Pélissier, je ne saurais pas quoi dire sur lui, car l'équipe n'est jamais rentrée dans le match. On peut lui imputer le manque d'envie, d'énergie, et d'allant, mais sa composition n'était pas forcément aberrante : il a reconduit le 343 qui avait fait beaucoup de mal aux Nantais, et espérait sans doute une bien meilleure performance de son milieu de terrain, qui est passé au travers pendant 20 minutes. Sur les CPA, c'est aux joueurs de prendre leurs responsabilités, de tenir le marquage, de ne pas paniquer au moment de dégager... CP peut seulement être accusé de n'avoir pas su faire les ajustements nécessaires plus tôt, car comme l'a bien identifié Obraniak (très pertinent dans ses analyses), trois défenseurs centraux pour cadrer le seul De Preville, c'est inutile et contre-productif.
On a quand même vu du positif, et il faut le souligner. Une phase de domination vraiment intéressante à partir du passage en 442, qui doit nous encourager à reconduire ce système très équilibré, mais qui en demande énormément aux joueurs sur le plan tactique (on est déficients dans ce registre) et dans les duels (car un joueur éliminé peut déstabiliser tout le bloc). L'apport conjugué de Diarra et Laurienté a été intéressant, mais limité par leur positionnement. Quand Laurienté a su déborder à gauche, il a apporté du danger par ses centres. Hélas, en faux-pied, il n'a fait que repiquer dans l'axe, et n'a jamais pu faire de différences. Pareil pour Diarra, qui est venu densifier l'axe de manière inutile, alors qu'il fallait écarter et continuer à travailler dans la largeur.
Les entrants ont apporté une vraie plus-value, et ça faisait longtemps. Monconduit a été intéressant, Grbic a été bien positionné (et il confirme que dans un 442, il peut vraiment apporter et profiter des déplacements autour de lui), et finalement on n'a pas senti de grosse différence malgré la sortie de Laporte et Abergel (preuve que le système peut sublimer les hommes). Il y aura des choix à faire, mais la leçon semble claire : l'identité du FC Lorient est liée au 442, qui permet de couvrir idéalement le terrain, d'exploiter au mieux le profil de nos joueurs (petits, légers et techniques), et de créer des complémentarités dans toutes les zones (doublette entre ailier et latéral, doublette au milieu, et doublette devant). Nos joueurs ne sont pas assez doués pour évoluer seuls dans un couloir ou devant, et vu nos déficits dans les duels, le salut passera par la force du collectif.
Pélissier est-il l'homme de la situation ? Pas sûr qu'il soit capable de transformer cette équipe en une machine à gagner avec la manière, mais il est certain que les joueurs ne sont pas non plus au niveau individuellement. Il est plus facile de changer le coach que les joueurs, mais j'ai peur que le mal soit très profond, et qu'un changement en surface ne guérisse pas tous nos maux. Toutes les cartes sont sur la table, cela dit, et c'est à Fery de faire des choix. J'espère simplement qu'en cas de changement, on fera un choix éclairé au poste d'entraîneur. Si Pélissier doit partir, j'aimerais qu'on se positionne sur un profil ambitieux, et pas un coach mercenaire spécialisé dans les missions commando. J'en parlais déjà l'an passé, mais un coach étranger, avec un mentalité axée sur le travail, sur les efforts, sur la répétition des courses, sur l'ambition d'aller vers l'avant... On a besoin de renouveau, et je ne suis pas sûr que sur le long terme on bénéficie d'un nouveau Casoni.
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