Un point pris, et pas de but encaissé, voilà sans doute qui satisfera Pélissier qui n'a pas su avoir davantage d'ambition dans un match pourtant à notre portée. Pourtant il y avait de beaux motifs d'espoir et de satisfaction.
Tout d'abord, une charnière centrale solide et hyper impliquée, avec un Gravillon qui nous fait même oublier que Pélissier a un jour envisagé de commencer la saison avec Fontaine titulaire. On sent Laporte beaucoup plus rassuré aussi, et du coup c'est toute la défense qui va de l'avant, à l'exception de Morel, que je trouve vraiment à la peine.
Le milieu de terrain a été globalement décevant, malgré la volonté d'Abergel de récupérer haut. Monconduit n'a pas été capable de sécuriser les transmissions comme il l'a fait sur les précédents matches, et on a donc joué coupés en deux, sans aucun liant : un problème récurrent depuis quelques saisons. Wissa est passé au travers de son match, à la fois sur son aile (très peu en vue), et ensuite en pointe où il n'a jamais su travailler la défense, se contentant d'être à la réception des longs ballons grâce à sa vitesse. Il n'a pas la variété d'un attaquant complet qui peut décrocher, poser le jeu, conserver, orienter, et faire remonter le bloc. Boisgard n'a pas été brillant non plus, mais il reste notre joueur le plus dangereux sur CPA (et pourtant ça n'était pas sa journée). L'entrée de Le Fée a apporté un peu de fraîcheur dans l'axe tant que Monconduit était présent, car il cherchait à le servir. Hélas, dès que Lemoine est entré, tout l'équilibre s'est effondré.
Lemoine a cherché à trop en faire, et c'est un problème de plus en plus embarrassant quand on ne gagne pas. Il veut distribuer le jeu de loin alors qu'il n'en a pas la qualité, il préfère par deux fois centrer tête baissée que de remettre à Le Fée, mieux placé et face au jeu ; il cherche à jouer la touche rapidement alors que ce n'est pas spécialement son rôle, et finalement il prend un jaune pour un excès d'engagement dont il est coutumier. On attend beaucoup plus d'un joueur de son expérience, qui doit poser le ballon, contrôler le rythme de la partie, et veiller à ce que l'équilibre attaque-défense ne soit pas rompu. Son apport s'est fait au détriment total de ses deux partenaires de l'axe, surtout Le Fée qui n'a pratiquement jamais reçu une passe de Lemoine.
Le meilleur entrant a été Laurienté, qui confirme qu'il a le niveau pour jouer en L1, et qui s'adapte beaucoup mieux au système de Pélissier (récupération basse et contres rapides), de par sa vitesse, sa capacité à percuter et - chose unique au FCL - ses centres dangereux. Le faire entrer sur des défenses fatiguées est intéressant, et il a montré qu'il méritait l'argent placé sur lui, ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans cette équipe.
Grbic en l'occurrence a été fantomatique en deuxième mi-temps, et il m'a fallu dix bonnes minutes pour me rendre compte qu'il était encore sur le terrain. Quelques frappes lointaines et un coup-franc cadré de temps en temps ne suffiront pas à justifier les 10 millions placés sur lui. Gros réveil attendu, sinon autant qu'il cède la place à Hamel, dont la mentalité exemplaire lui permet de contribuer au jeu. Moffi n'aurait jamais dû sortir sauf raison médicale : il était en jambes, il pesait sur les défenseurs centraux, il gagnait des ballons de la tête, et avec de la réussite il aurait fini par prendre à défaut Ecuele Manga - qui sort un gros match.
Enfin, le coaching de Pélissier s'est montré décevant. D'abord un manque d'ambition flagrant en première mi-temps, digne des pires heures de l'ETG. Un bus devant le but face à une équipe à la peine, et aucune volonté de soutenir les attaques. Au retour des vestiaires, il n'était sans doute pas judicieux de sortir la meilleure moitié du duo offensif, mais l'entrée de Laurienté compensait, et on avait largement les moyens d'exploiter cette capacité à percuter à droite. Au lieu de quoi, on finit par faire entrer Diarra qui termine le match à droite, et Laurienté à gauche. Alors oui, ça nous permet de finir le match avec une frappe cadrée, c'est bien, on est content.
On ne saura jamais si on avait les moyens de faire craquer Dijon, et c'est bien le plus triste. On sentait qu'il y avait la place, et on n'a pas exploité à fond les espaces qu'ils nous offraient. Au milieu, on a totalement renoncé à l'idée d'essayer de faire le jeu, et à ce rythme-là on se refuse à prendre les points qui nous permettraient de nous sauver. Si on ne joue pas pour gagner contre Dijon, alors contre qui va-t-on se risquer à tenter quelque chose ?
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